Dans le radar

Dans le radar #39 : Lonely Walk

Notre boîte mail est pleine à craquer de projets qui ne demandent qu’à être découverts. Voici “Dans le radar”, la rubrique où l’on demande aux musiciens de se présenter à partir de questions simples. Aujourd’hui, c’est au tour de Lonely Walk de répondre au questionnaire du Bombardier.
 

On s’appelle Lonely Walk parce que…

Baptiste : A la base, Lonely Walk est une entité fictive pour nourrir les sombres desseins de Mickaël (chanteur) d’artiste solo. Il faisait partie de nombreux groupes : une chorale dysfonctionnelle du nom de Crâne Angels, un groupe de hip-hop avec des instruments certifié sans instru jazzy molle (Le Pingouin), les débuts du groupe Strasbourg, toujours en activité, son alter ego Monsieur Crâne
Il s’est aussi mis à composer et enregistrer des chansons seul avec l’aide de Julie Margat (Lispector), pour se changer les esprits. C’était une sorte de folk à la Syd Barrett avec des influences de films cyberpunk et de films d’horreur. Sur les conseils de sa copine, il a décidé de les publier sur Internet sans révéler qu’il en était l’auteur. Il a tout simplement décidé du patronyme Lonely Walk en réaction à cela, après des années à jouer dans des groupes.
 

Notre nouvel album est…

Collectif : composé, joué, enregistré, produit, enjolivé de visuels et vidéos grâce à de nombreux proches du groupe, un grand merci à eux, ils se reconnaîtront. On avait une volonté de nuancer le propos pour cet album : composer des morceaux solides, plus évidents et bien arrangés. On est quelques-uns dans le groupe à considérer qu’on fait simplement de la pop au sens le plus noble du terme : faire des mélodies accrocheuses, attraper l’oreille de l’auditeur dans les premières secondes, c’est une volonté du groupe depuis le début.
On avait aussi envie de développer l’aspect visuel du groupe. On a donc fait appel à des proches pour nous aider à réaliser des visuels pour le single “Look At Yourself” et l’album, pour faire des clips. Sans être spécialistes, on aime bien les films cyberpunk, d’horreur, coréens, des giallos italiens ou de folk horror. Mettre des images sur une musique composée par nos soins, c’est un grand plaisir.
 

Si on ne devait choisir qu’un morceau pour en parler, ce serait…

Le morceau introductif “Red Light”. Comme à son habitude, Mickaël arrive avec des idées de chansons, plus ou moins abouties. Pour ce
morceau, il n’y avait que deux notes de basse et des paroles très répétitives, comme un mantra. Nous avons beaucoup improvisé sur cette trame, puis on s’est mis à calquer des accords, une harmonisation un peu indécise. On a ralenti le tempo, cherché des manières différentes d’arranger le morceau. L’étrangeté de l’harmonie se suffisait à elle-même, on sentait qu’il ne fallait pas trop la salir
pour que son effet soit optimal. Sans se le dire clairement, on a ressenti le besoin de travailler davantage le morceau, sa structure, les interventions des instruments. Paradoxalement, alors qu’on a beaucoup voulu tester de choses en composant cet album, on a fini par composer des morceaux aux formats assez classiques : intro, couplet, refrain, etc. “Red Light” en est un bon exemple. On assume davantage cette facture plus classique, c’est probablement l’âge !
 

À notre prochain concert il faut s’attendre à…​

Quelques silences pendant que l’on s’accorde. Des interventions du public nous invitant à la nudité, ou à l’augmentation du volume. Quelques drapeaux bretons si nous jouons en extérieur. Probablement quelques chansons exécutées par nos soins aussi.
 

Notre souvenir le plus marquant en tant que musiciens…

Le concert du 31 mai 2013, MJC d’Onet-Le-Château. Le premier groupe fait salle comble. Le groupe finit, la salle se vide, le public va boire et fumer. On s’installe sur scène et on commence à jouer devant la salle vide. Une personne arrive dans le public, puis deux, puis trois. Une quatrième personne s’assoit aux pieds de Mickaël.

Ce sera notre seul public pendant tout le concert. Le premier groupe était un groupe du coin, le public était uniquement constitué de leurs amis. Malgré tout, on n’a aucune rancœur de ce moment : à vrai dire, on en a ri dès la fin du concert. Deux leçons que l’on retient en tant que groupe et organisateurs de concerts :
– Jouer avec la même conviction, peu importe le nombre de personnes présentes ;
– Le groupe local doit toujours jouer en dernier.
 

Si on n’était pas musiciens, on serait…

En meilleure santé ?
 

Notre disque de chevet, c’est…

Difficile de répondre pour tout le monde, et difficile de répondre à cette question… La question suggérant un peu un disque à écouter pour s’endormir, peut-être Outer Space Suite de Bernard Herrmann.
 

En ce moment on écoute en boucle…

Nous sommes pas mal dans le groupe à avoir écouté Tropical Fuck Storm durant l’année. Toute la bande de Crack Cloud et leurs projets annexes aussi. Quelques suggestions commentées :

Hatfield And The North“Let’s Eat (Real Soon)”

Un groupe de l’école de Canterbury, une scène apparue au même mouvement que le Tropicália au Brésil, avec de vrais points communs dans la manière de mélanger des influences de l’enfance, de la tradition, de l’humour et des musiques populaires d’alors. C’est une chanson très légère. Réussir à émouvoir avec des paroles comme “Je contiens davantage de calories qu’un pain irlandais”, c’est très fort. Leur Peel Session est encore mieux que sur disque, on sent qu’ils ont le morceau “Dans les doigts” pour encore plus de légèreté.

Early Sans“Buzz In”
Aucune idée de qui est cette personne, mais on y entend des réminiscences de Broadcast, Cornelius, Enon, Olivia Tremor Control… Du beau linge et de très bonnes chansons.

Marcos Valle“Previsao dã Tempo”

Un musicien brésilien qui semble avoir une énorme carrière au Brésil. Ses albums sont remplis de trouvailles de productions, c’est toujours très rafraîchissant de l’écouter.
 

Notre rêve ultime, c’est…

Que les présentateurs météo mettent une combinaison verte et des gants blancs. Ainsi, par la technique d’incrustation sur fond vert, nous ne verrions que leurs têtes et leurs mains. Cela permettrait de ne plus jamais cacher la côte Atlantique lors des prévisions météo. La France entière aurait un niveau d’information égal quant aux cumulonimbus, et tout le monde saurait comment s’habiller le
matin. D’autres effets sont cependant à prendre en compte : cette apparition pourrait causer une vague d’arrêts cardiaques chez les populations les plus fragiles, attention donc. Cette proposition n’est donc pas à prendre à la légère. Il faudra probablement prévoir des tests Médiamétrie sur un échantillon représentatif avant d’étendre tout cela.
 

Leur nouvel album est disponible ici via Permafrost, I Love Limoges Records et Kerviniou Recordz.

Lonely Walk en concert :
14 mars : Espace B, Paris (event)
21 mars : Café Pompier, Bordeaux
25 avril : Jardin moderne, Rennes