Dans ton label

Dans ton label #16 : Citizen Records & Clivage Music

À côté de majors qui occupent une large partie du terrain, les labels indépendants se démènent pour faire vivre des projets à taille humaine, bien souvent à contre-sens de tout objectif commercial et lucratif. À la tête de ces projets, on retrouve des guerriers multi-fonctions aux méthodes et profils divers et variés. Aujourd’hui, on part à la rencontre non pas d’un mais de deux labels français, Citizen Records et Clivage Music, fondés par Vitalic alias Pascal Arbez-Nicolas de son vrai nom, et dirigés d’une main de maître(sse) par Elise Nicolas. Des labels, qui depuis leur création, sont forces de proposition et sources d’inspiration majeures pour la scène électronique française comme internationale.
 

Pouvez-vous vous présenter ?

Elise Nicolas, depuis 2015, je suis label manager de Citizen Records né en 2001 et Clivage Music né fin 2016.

Les deux structures dijonnaises sont fondées et gérées par Vitalic.

Je suis également l’assistante de ce dernier depuis maintenant plus de 12 ans.
 

Pourquoi et comment avoir choisi ce nom de label ?

Vitalic a baptisé ses deux labels : Citizen se voulait un projet chaleureux, humain, passionné, engagé et malgré ses racines techno, sans couleur musicale les dix premières années.

Clivage pour les projets electros plus… clivants. Pas forcément identifiés, décalés et décadents.
 

Que défendez-vous sur votre label ?

Citizen se centre désormais sur des productions technos, et Clivage sur des projets plus electros/EBM sans se fermer la porte à clé dans ce registre non plus.

L’autre point d’orgue serait le respect de l’univers de l’artiste signé : le comprendre, s’adapter, prendre le temps de travailler correctement et de constituer la bonne équipe

C’est pour toutes ces raisons que nous nous attachons à ne pas sortir plus de 3 ou 4 sorties par an, au risque de ne pas les travailler correctement.
 

Quels morceaux résument au mieux la politique de votre label ? (trois au choix)

Pour Citizen Records :

The Micronauts – “Reaction” :

Cora Novoa – “The Hive”:

Dima – “Sounds of Life” :


 

Pour Clivage :

Vitalic – “Sweet Cigarette” :

KOMPROMAT – “Das Grab” :

KOMPROMAT – “Le Gout des Cendres” :


 

Votre plus gros succès jusqu’ici ?

Vitalic, 20 ans de carrière au compteur.

Il y a eu aussi Teenage Bad Girl, John Lord Fonda, Arnaud Rebotini, Juan trip et récemment KOMPROMAT sur Clivage.

Plusieurs milliers de CD vendus (oui oui, des CDs… même pour KOMPROMAT, sorti en 2019).
 

Quelle est votre journée type ?

J’ai deux types de journée : les journées gestion, coordination et suivi de projets, le tout en me goinfrant de gâteaux ; et les journées plus calmes, où j’en profite pour me pencher sur l’administratif et la comptabilité – en me goinfrant de gâteaux, bis repetita.

Dans les deux cas, j’essaie de suivre l’actualité en écoutant les nouvelles sorties et démos reçues, jeter un œil sur le travail de graphistes, photographes et réalisateurs.

Tout s’arrête quand je dois aller chercher mon petit chat à la crèche. Et quand vraiment il le faut, je rallume mon ordinateur le soir.

Quand je commence à loucher, je vais me coucher.
 

Indépendant, underground, DIY : même bateau ou pas ? Ça veut encore dire quelque chose pour vous ?

L’indépendance n’est pas toujours incompatible avec les grosses structures. Tout dépend de la personne avec qui nous travaillons.

Après la fin d’une exploitation en licence exclusive de Vitalic avec Pias, nous avons sorti pour la première fois un album de Vitalic par nous-même (Voyager LP, sorti en 2017 sur Clivage).

Il s’agit ici d’artiste international, il nous fallait donc un gros distributeur aux reins solides au risque de perdre l’export.

Notre distributeur fut Caroline International, filiale d’Universal ! Et j’ai adoré travailler avec cette équipe où nous avions une grande liberté, où l’écoute, le suivi et la coordination n’ont jamais failli.

Derrière le terme “underground” se cache souvent une certaine notion d’économie… de public niche…

Tout est relatif.

DIY, je crois que nous le sommes un peu tous dès lors que nous sommes dans la catégorie dite des “indépendants”.
 

Comment signer sur votre label ? Vous acceptez les pots-de-vin ?

Très basiquement : on doit avoir un crush.

Il faut nous surprendre, se démarquer, avoir une énergie singulière… quelque chose qui nous touche et qui nous parle, à la première écoute.

Pour tout le reste il y a Mastercard.
 

Le futur de la musique, c’est quoi, quand et où ?

Souvent, les nouvelles technologies, la création de nouveaux instruments et de nouveaux procédés sont à la source des nouveaux courants musicaux

Pendant ce temps, des ponts se construisent entre tous les styles continuellement et un peu partout.
 

Un artiste (vivant ou non) ou un album que vous auriez aimé sortir ?

Citizen Records : Daft PunkHomework.

L’album qui a littéralement changé le cours des choses.

Pour les musiques électroniques, il y a eu un avant et un après Homework. Que ce soit pour les artistes comme pour le marché de la musique électronique, reconnu en tant que tel.

Clivage Music : Crash Course in ScienceSignals from Pier Thirteen.

“Flying Turns” est dingue… 20 ans qu’on l’écoute en soirée, impossible de s’en lasser (avec Céline Dion pour certains dont je tairais le nom).
 

Votre dernière/prochaine sortie ?

Cora NovoaThe Hive remixes sorti le 21 août avec Louisahhh, Djedjotronic, Dima (aka Vitalic) et Karabine.

Vitalic V20Y (coffret vinyles en édition limitée, retracant les 20 ans de Vitalic), sort le 23 octobre.

Les précommandes sont épuisées.

D’autres projets sont prévus pour 2021 sur Citizen Records et Clivage Music.
 

Retrouvez les univers de Citizen Records ici et Clivage Music ici.