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Le Villejuif Underground, à l’instant présent

Photo : Sarah Bastin

Pas si facile de parler du Villejuif Underground, car quand on est signé chez Born Bad, on devient quand même le Villejuif mainstream de l’alternatif. Tout a déjà été dit ou presque. Les interviews et les chroniques pleuvent à leur sujet et on ne peut même plus les comparer au Velvet Underground sans passer pour quelqu’un de paresseux ou de simplement naze. On les verrait d’ailleurs plus petits-fils des The Seeds, que descendants de Lou Reed.

Passons sur le pipeau de la bio qui somme toute relève du banal storytelling : une coloc foutraque et un australien qui arrive en France, car il suit une fille. Les mecs préfèrent parler variétés, bières pas chères et blagues potaches. C’est le groupe cool par excellence, les sales gosses qui pourraient accompagner Mac de Marco dans les tournées les plus branchées du moment. Ce n’est pas un groupe de punk, de garage, d’expé ou de psyché rock et la coloc n’était pas la factory, mais c’est surtout la préposition POST de tout ça.

Leur deuxième album When Will the Flies in Deauville Drop? composé de 11 titres est mené par la voix marquée et les textes psalmodiés de l’australien Nathan Roche, que les mouches deauvillaises n’ont pas tant gênées pour être inspiré. On passe par la Chine, par le quartier Pernety de Paris ou encore par un métaphorique château hanté où l’on entend parler de John Forbes poète australien ou John Cale. Niveau compo, ça sent les mecs qui diggent toute la journée, et qui se laissent porter plutôt que de répéter. Leur force, c’est que cette désinvolture semble sincère, quand bien même le music business en ait fait un angle. Une impression qu’ils vivent au jour le jour, car demain tout peut s’arrêter. Alors à quoi bon s’expliquer sur ce qu’ils font, se sentent-ils même légitimes à s’expliquer, ou n’y a t’il tout simplement rien à expliquer? Un album qui s’écoute à un instant T pour apprécier uniquement l’instant T.

Le vinyle est dispo chez tous les bons disquaires, sinon placer un ou deux morceaux dans une playlist quelque part entre Violent Femmes et Khruangbin.

Vers toutes les plateformes

When Will the Flies in Deauville Drop? est disponible via Born Bad Records.

Prochaines dates au Nadir à Bourges le 18 avril, à La station – Gare des Mines à Paris le 4 mai et à la Barakason à Rezé près de Nantes le 9 mai.