{"id":10575,"date":"2019-04-10T14:06:11","date_gmt":"2019-04-10T13:06:11","guid":{"rendered":"http:\/\/lebombardier.fr\/?p=10575"},"modified":"2019-04-10T14:58:35","modified_gmt":"2019-04-10T13:58:35","slug":"le-villejuif-underground-a-linstant-present","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/lebombardier.fr\/le-villejuif-underground-a-linstant-present\/","title":{"rendered":"Le Villejuif Underground, \u00e0 l\u2019instant pr\u00e9sent"},"content":{"rendered":"Pas si facile de parler du Villejuif Underground<\/a><\/strong>, car quand on est sign\u00e9 chez Born Bad, on devient quand m\u00eame le Villejuif mainstream de l\u2019alternatif. Tout a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 dit ou presque. Les interviews et les chroniques pleuvent \u00e0 leur sujet et on ne peut m\u00eame plus les comparer au Velvet Underground sans passer pour quelqu\u2019un de paresseux ou de simplement naze. On les verrait d\u2019ailleurs plus petits-fils des The Seeds, que descendants de Lou Reed.<\/p>\n
Passons sur le pipeau de la bio qui somme toute rel\u00e8ve du banal storytelling : une coloc foutraque et un australien qui arrive en France, car il suit une fille. Les mecs pr\u00e9f\u00e8rent parler vari\u00e9t\u00e9s, bi\u00e8res pas ch\u00e8res et blagues potaches. C\u2019est le groupe cool par excellence, les sales gosses qui pourraient accompagner Mac de Marco dans les tourn\u00e9es les plus branch\u00e9es du moment. Ce n\u2019est pas un groupe de punk, de garage, d\u2019exp\u00e9 ou de psych\u00e9 rock et la coloc n\u2019\u00e9tait pas la factory, mais c\u2019est surtout la pr\u00e9position POST de tout \u00e7a.<\/p>\n
Leur deuxi\u00e8me album When Will the Flies in Deauville Drop?<\/em> compos\u00e9 de 11 titres est men\u00e9 par la voix marqu\u00e9e et les textes psalmodi\u00e9s de l\u2019australien Nathan Roche, que les mouches deauvillaises n\u2019ont pas tant g\u00ean\u00e9es pour \u00eatre inspir\u00e9. On passe par la Chine, par le quartier Pernety de Paris ou encore par un m\u00e9taphorique ch\u00e2teau hant\u00e9 o\u00f9 l\u2019on entend parler de John Forbes po\u00e8te australien ou John Cale. Niveau compo, \u00e7a sent les mecs qui diggent toute la journ\u00e9e, et qui se laissent porter plut\u00f4t que de r\u00e9p\u00e9ter. Leur force, c\u2019est que cette d\u00e9sinvolture semble sinc\u00e8re, quand bien m\u00eame le music business en ait fait un angle. Une impression qu\u2019ils vivent au jour le jour, car demain tout peut s\u2019arr\u00eater. Alors \u00e0 quoi bon s\u2019expliquer sur ce qu\u2019ils font, se sentent-ils m\u00eame l\u00e9gitimes \u00e0 s\u2019expliquer, ou n\u2019y a t\u2019il tout simplement rien \u00e0 expliquer? Un album qui s\u2019\u00e9coute \u00e0 un instant T pour appr\u00e9cier uniquement l\u2019instant T.<\/p>\n
Le vinyle est dispo chez tous les bons disquaires, sinon placer un ou deux morceaux dans une playlist quelque part entre Violent Femmes et Khruangbin.<\/p>\n