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5 bonnes raisons d’aller au festival Espace Barré par ses programmateurs

L’Espace B fait partie de ces petits miracles parisiens qu’il faut chérir : après une fermeture administrative de huit mois, le lieu a rouvert ses portes au printemps dernier et affiche depuis lors une programmation réjouissante, ouverte et souvent risquée. Pour célébrer ce premier anniversaire, les deux nouveaux programmateurs de l’Espace B – Vince et Raphaël – organisent le festival Espace Barré mettant à l’honneur des artistes barrés (donc) et affriolants. Vince et Raphael ont sélectionné pour nous cinq projets à aller voir absolument pendant le festival : on aurait tort de se priver.
 

Vince :

COKE ASIAN

La première fois que j’ai vu Coke Asian, c’était dans un atelier de bozarteux à Arcueil. J’étais pas venu pour ça mais par surprise, je me suis retrouvé devant le concert de 4 pélos qui jouaient du punk ultra vénère sur des micros amplis 10 watts (que t’as quand t’achètes le pack débutant pour la guitare) et une batterie d’enfants. Ça saturait à un point débile en plus la pièce était grande et vide, ça allait beaucoup trop vite, à chaque break on aurait cru qu’ils allaient craquer et que tout allait se casser la gueule mais en fait non, que dalle. C’était l’idée même du truc, constamment à la limite, tu crois que c’est une blague, que tout va se casser la gueule, mais en fait non. Du coup tu te mets à y croire et là c’est vite grisant. Une esthétique super rare de punk hardcore vénère mais au lieu que les mecs mangent de la poudre de protéine en écoutant Hatebreed et en faisant de la muscu, les gars mangent probblement de la poudre de speed en réfléchissant à leur déguisement pour le prochain concert.
A la fin de la soirée, y’avait un mec déchiré dans un canapé qui écoutait Alain Péters en regardant dans le vide. Depuis j’écoute tout le temps Alain Péters. J’avais bien fait de venir.
 


 

MAGRAVA

Magrava c’est le duo de Cyril Meysson et Rodolphe Loubatière. Là ou la discipline harsh noise peut sembler super abstraite et uniforme de l’extérieur, eux ont une approche super organique, libre et dynamique de la chose, beaucoup plus instinctif que cérébral (en apparence du moins !).
Pourtant pour moi, c’est super rock, si on aime l’énergie brute et la violence de la guitare saturée et d’une batterie qui se fait tabasser, alors pour moi il n’y a pas d’autre endroit ou il y en a + que dans la scène de Magrava (et leur compères hexagonaux qu’on aurait pu tout autant inviter : Urge, Darfour….)
La sauvagerie et le danger et la violence sont là. Et on est super content de les proposer au public au cours d’une nuit pleine de sensations fortes à venir (même s’ils devraient ne pas jouer très tard)


 

PLEIN SOLEIL

Plein Soleil c’est le projet solo de Jonathan Grandcollot, qui fait parti de la scène lyonnaise depuis des années.
J’ai toujours trouvé qu’il avait un super feeling comme musicien, depuis là première fois ou je l’ai vu jouer, à Villette Sonique.
On était en 2010, il jouait dans Sathönay en duo avec Nico Poisson et les concerts de la scène label était dans les Folies, les petites maisons rouges disséminées dans le parc. J’en ai un super souvenir, la dynamique et la précision de son jeu sont géniales, en plus d’avoir une approche super originale de l’instrument. Puis il a officié au sein de groupes géniaux : Pan Pan Pan ! , François Virot depuis le dernier album, aux percus dans Société Étrange. Mais je n’ai aucune réelle idée de ce qu’est son live puisqu’il va se servir à la fois de percus mais aussi de machines. Je sais que ça va être très rythmique et pour moi le festival est un cadre super pour découvrir le travail de ce musicien, c’est hautement excitant de prendre le pari de découvrir son live de cette manière.
 


 

Raphaël :

KRIKOR

Juste un bon titre de Krikor, horrifique, basique et bien violent sur J.O.N.E.S.S.Y vol 2 : un de ces derniers opus. Le maestro est capable de tout : disco, funk, trucs french touch, techno, drone, ambient, bass, dub, dancehall… On a choisi ce titre mais on sait tout simplement pas ce qu’il nous prépare pour le festival si ce n’est qu’il va jouer dans la nuit… Surprise donc !
 


 

BORJA FLAMES

Il s’agit d’un titre du premier album de Borja Flames (Nacer Blanco) sorti sur Le Saule en 2016. La musique a certes pas mal évolué depuis mais la formation est inchangée et l’essentiel est là soit un stupéfiant et inqualifiable mélange pop, trad, médiéval et tant d’autres trucs, des rythmiques impaires, des mélodies rayonnantes, voix en canon, spoken word… Ça me rappelle surtout la découverte de l’artiste au festival Baignade Interdite en 2018. Une forte émotion et un souvenir de concert vraiment marquant depuis.

 

 

Le festival Espace Barré a lieu à l’Espace B du 20 au 23 février. Toutes les infos sur le festival ici.