Dans le radar

Dans le radar #55 : Hermetic Delight

Photo : Philippe Mazzoni

Notre boîte mail est pleine à craquer de projets qui ne demandent qu’à être découverts. Voici “Dans le radar”, la rubrique où l’on demande aux musiciens de se présenter à partir de questions simples. Aujourd’hui, c’est au tour de Hermetic Delight de répondre au questionnaire du Bombardier.
 

On s’appelle Hermetic Delight parce que…

Atef : Il y a quelques années, on était plus jeunes et on n’avait pas envie de grandir. Ça a donné “Hermetic” pour “l’éternité”, et “Delight” pour le “carpe diem”. On a trouvé que c’était le nom qu’il nous fallait. Et puis finalement, c’est comme quand tu donnes un prénom à ton chat, c’est pour la vie et tu ne te poses plus la question.

Zeynep : C’est le mélange de l’ésotérisme et du rock’n roll, mais plutôt à la façon cold wave que Led Zep…

Delphine : Ça symbolise la dualité que chacun porte en soi. La richesse d’être “multiple”.
 

Notre premier album est…

Atef : Rouge nacarat. Et aussi très varié musicalement. Beaucoup de saveurs qui donneront, je l’espère, une idée de ce que nous sommes. C’est aussi une fierté ; on a fait du chemin depuis la sortie du premier EP et ça fait du bien de s’en rendre compte. Il a été produit par Charles Rowell (du groupe américain Crocodiles) et mixé à Londres dans le même studio que les Spice Girls lorsqu’elles enregistraient leur album mythique, c’est pas rien.

Zeynep : Un album d’art pop sur lequel on peut danser, pleurer, rêver éveillé, faire l’amour…

Delphine : Cinématographique, dans le sens où il invite à voir défiler des images ; peut-être celles qui sont liées à Ennio Morricone ou à David Lynch…
 

Si on ne devait choisir qu’un morceau pour en parler, ce serait…

Atef : “Rockstarları”. Derrière ce rollercoaster musical, “Rockstarları” est probablement un des titres qui représente le mieux notre volonté d’assumer un maximum ce que nous sommes, en posant des paroles en turc par exemple.

Zeynep : Oui, c’est notre premier single. Un morceau rock “Stereolab-esque” qui contient des messages improbables, comme le résultat d’une expérimentation dadaïste abstraite et teintée d’ironie.

Delphine : “Rockstarları” c’est aussi le clip. Ici on oscille entre l’anti-(guitar)-hero et le jeu sexuel, entre nos personnages et le dessin d’animation; ça dégénère et c’est plein de couleurs.
 

À notre prochain concert il faut s’attendre à…

Atef : Etre en petit comité, Covid-19 oblige. Mais pour ma part, en tant que public, la moitié de mon top 5 de concerts s’est fait dans ce genre de conditions alors ce n’est pas quelque chose qui me chagrine. L’important, c’est la rencontre amoureuse.

Zeynep : Un moment d’émotion, et à danser en plongeant dans des vagues sonores réunies de guitares, nappes et voix tout en pulsations..

Delphine : Découvrir des personnalités très différentes, c’est un peu notre marque de fabrique.
 

Notre souvenir le plus marquant en tant que musiciens est…

Atef : Pour bientôt. Ce sera quelque chose de sortir ce disque en ces temps étranges, et ce sera une célébration qui nous marquera, c’est certain.

Zeynep : Chaque membre a une autre histoire. Pour moi c’est l’amour et le soutien d’Anna Calvi, dont j’étais fan avant que l’on devienne amies.

Delphine : Cette caméra embarquée que je porte sur la tête à notre premier festival ; elle me dérange pendant tout le concert, et lorsque je peux enfin l’ôter il y a ce trou sur mon front. Il me regarde encore.
 

Si on n’était pas musiciens, on serait…

Atef : Chacun très différent d’aujourd’hui, je parie. Personnellement, je pense que je serai quelqu’un de très banal et très insatisfait.

Zeynep : Je me suis déjà posé cette question et je pense que je ferais toujours quelque chose dans le domaine du spectacle, ou bien des sciences humaines tout en rêvant d’être une musicienne.

Delphine : Peut-être danseuse. Le corps et le mouvement m’intéressent déjà dans le jeu d’un batteur.
 

Notre disque de chevet, c’est…

Atef : Here Comes the Warm Jets de Brian Eno. Ce sentiment de connexion directe avec son instinct créatif est sublimé par la qualité de production. La plupart du temps, sur un même disque on y trouve l’un sans l’autre. Quelle prouesse.

Zeynep : Live Through ThisHole.

Delphine : 23 de Blonde Redhead.
 

En ce moment on écoute en boucle…

Atef : L’album Alles ist Gut de DAF. J’adorais déjà juste avant la mort de Gabi, mais là c’est devenu obsessionnel.

Zeynep : De la musique gnawa et du desert blues saharien.

Delphine : Drahla, un trio anglais post punk dans le vent.
 

Notre rêve ultime, c’est…

Atef : de pouvoir réunir toutes les personnes qui nous aiment dans un grand stade et de donner un concert d’anthologie. Rien de spécial, quoi.

Zeynep : d’apparaître dans Taratata…

Delphine : de faire de la batterie sur un tapis volant. Quand on y croit tout devient possible…!
 

Leur premier album F.A. CULT sortira le 22 mai ici via October Tone.