À côté de majors qui occupent une large partie du terrain, les labels indépendants se démènent pour faire vivre des projets à taille humaine, bien souvent à contre-sens de tout objectif commercial et lucratif. À la tête de ces projets, on retrouve des guerriers multi-fonctions aux méthodes et profils divers et variés. Aujourd’hui, on part à la découverte du label dijonnais Highlife Publishing, véritable pouponnière de producteurs en devenir et aguerris de musique électronique dans son sens le plus large. En témoigne la compilation “Corus” qui vient de paraître, joyeux méli-mélo de compositions audacieuses où l’on croise aussi bien Vincent Leibovitz que Boreal, Lophide ou encore Remo.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Étienne, je suis éditeur de musique et représente le label Highlife Publishing basé à Dijon. Je travaille également en tant que responsable de l’accompagnement artistique dans une salle de concert qui s’appelle La Vapeur.
Pourquoi et comment avoir choisi ce nom de label ?
Ça date de 2011 lors d’un voyage en Thaïlande à Koh Phangan, j’écrivais le projet du label et il me manquait le nom. La réponse était finalement juste devant mes yeux où je me trouvais, dans le “Highlife Bungalow Resort”. Un nom et une définition qui a tout de suite fait sens !
Que défendez-vous sur votre label ?
La définition de notre label est celle-ci : “On ne crée pas de belles histoires en allant toujours dans le même sens. C’est en allant à contre-courant, en cherchant à échapper à l’évidence, en faisant un pas en dehors du cercle, que nous créons une influence”. C’est la définition et le chemin de fer quotidien du label et des artistes d’Highlife Publishing.
Quels morceaux résument au mieux la politique de votre label ? (trois au choix)
Pas facile mais je dirais John Vogh “Unfriended”, Remo “New Circles” et TorToZa “Spice Arakis”.
Votre plus gros succès jusqu’ici ?
Dream Koala en sortant son EP BLUR sortie en 2012. Mais c’est un aussi bon que mauvais souvenirs. Un longue histoire qui avait bien démarré puis mal fini… justement à cause de son succès.
Quelle est votre journée type ?
Beaucoup trop d’emails !
Indépendant, underground, DIY : même bateau ou pas ? Ça veut encore dire quelque chose pour vous ?
Bien sûr ! En dépit des aides de l’État en faveur des labels phono et des éditeurs, ou encore plus récemment les divers fonds de secours mis en place par La Sacem et autres pendant la crise Covid-19, préserver notre indépendance a toujours été le maître mot quotidien du label. C’est pourquoi nous n’avons jamais sollicité ces aides institutionnelles. Cependant, je ne pense pas que nous soyons dans une logique pour autant dite «underground». On essaie comme tout le monde d’être reconnu à juste titre pour ce qu’on fait. Nous n’avons pas la volonté de rester complètement sous-terrain, au contraire !
Comment signer sur votre label ? Vous acceptez les pots-de-vin ?
(Rires), je ne sais pas, on ne m’en a jamais proposé… !
Je pense que tout le monde qui comprends le style musical du label peut nous envoyer sa musique, volontiers ! Après c’est au petit bonheur la chance… Je marche au coup de cœur..
Le futur de la musique, c’est quoi, quand et où ?
C’est certainement pas en France ! (Rires) Désolé, je suis un peu cash, mais je ne vois pas un avenir très favorable pour la diversité de la musique en France. Sans faire de généralité, pour moi le Business Music est sous perfusion dans notre pays et ça empêche les musiciens et leur entourage professionnel de prendre des risques. Pourtant c’est ça que j’aimerais voir et entendre plus souvent.
Un artiste (vivant ou non) ou un album que vous auriez aimé sortir ?
Il y a en a tellement… mais je dirais l’album de Flako, Natureboy et aussi The Weight du duo hollandais Weval : une merveille !
#classicshiiiiitbabe
Votre dernière/prochaine sortie ?
La compilation CORUS qui réunit les producteurs proches du label et invite également quelques artistes de nos pays voisins : Up High Collective, John Vogh et Toolbox.
La compilation CORUS est disponible ici.
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