Le nom d’As A New Revolt résonne comme un appel. Ce n’est pas un hasard si leur second EP Speechless sorti sur Sand Music retentit comme un écho particulier aujourd’hui.
Au départ à 5 et maintenant sous la forme d’un duo, Manu Barrero (chant, guitare, synthés) et Julien Lhuillier (batterie) ont pour objectif d’exprimer leur désaccord envers notre société. L’un chante fort dans son micro et l’autre tape sur sa batterie – fort également. L’idée est surtout de réveiller les consciences et pourquoi pas faire passer quelques messages. En tout cas, la musique qui accompagne ces textes et ces rythmes se veut directe et efficace.
A l’écoute de Speechless, on sent les influences évoquées par As A New Revolt, à savoir le punk hardcore et le hip-hop des 90’s. On ne peut s’empêcher de penser au fameux Sabotage des Beastie Boys et dans une suite assez logique penser aux Deftones, (Hed)P.E ou encore Primer 55. On est par ailleurs tentés de se replonger corps et âme dans la playlist Neo Metal de Metalorgie en souvenir du bon vieux temps. Oui, ça sent le vécu.
Les As A New Revolt ne sont pas nostalgiques pour autant. Il faut vivre avec son temps et en comprendre les prochains défis. On a profité d’avoir Manu Barrero au téléphone pour savoir ce qui les révoltent tant.
Blank Title : As A New Revolt est devenu un duo, tu peux nous dire pourquoi?
Manu : Exactement. C’est la vie des groupes. Tu sais, ça va, ça vient, les gens vont à droite et à gauche. Ça s’est fait par la force des choses. C’est surtout qu’avec Julien on se retrouvait souvent au local en train de bricoler et il y avait des choses qui fonctionnaient à deux. Avec les autres, c’était devenu plus compliqué de répéter et de composer. L’énergie était différente et musicalement les envies n’étaient plus les mêmes. On est toujours super copains avec eux, ça ne s’est pas fait dans la douleur. A la base c’était un peu prévu que ce projet soit à géométrie variable.
C’est marrant d’être révolté et sans voix en même temps, on fait comment?
On se le demande!
Plus sérieusement, pourquoi avez-vous choisi le nom d’As A New Revolt?
C’est toujours compliqué les histoires de nom de groupe. On est un peu révoltés. Si tu as traduis un peu les paroles de notre EP, c’est assez engagé au final. Pas politiquement mais envers la société et le système tout en enlevant le côté un peu naïf de la révolte. Le nom de groupe, c’est pour montrer notre énervement. On a juste des trucs à dire sur lesquels on n’est pas forcément d’accord, autant se servir de l’artistique pour communiquer dessus. C’est tellement plus cool de le faire comme ça.
Si les gens bougent la tête et si nous on arrive à faire passer des messages, c’est génial.
Quel était le message principal que vous vouliez faire passer avec Speechless?
Pour Speechless, on peut par exemple parler de gens qui sont quand même pas mal orientés télé-réalité, où on devient complétement débile et où on a une image complétement faussée de la vraie vie. Pour faire simple.
Les gens sont endormis selon toi?
Il y a une prise de conscience qui n’est pas spécialement prise à l’heure actuelle par rapport à plein de problèmes. On a tendance à endormir les gens.
Beaucoup de gens sont endormis, ils s’endorment de façon naturelle ou non. En fait, ils ont ce qu’ils veulent dans leur petit confort et il ne faut pas les faire chier dans leur monde. Je comprends clairement que certaines personnes soient comme ça mais en étant comme ça je ne pense pas que l’on va aller bien loin, à part se faire marcher sur la gueule. Ça va être très compliqué dans quelques années, déjà que maintenant ce n’est pas l’idéal.
Vous regrettez quelque chose des années 90?
Pas de regrets parce qu’il faut vivre avec son temps et plein de choses évoluent, c’est important que les choses bougent. Peut-être s’il y a un seul regret ça serait la simplicité de certaines choses mais il faut que tout évolue. C’est sympa que tu dises qu’il y ait un peu de 90’s dans ce que tu entends. On a été influencés par plein de choses. Autant du hardcore que du hip-hop. Ce qui est important c’est de faire le tri de tout ça dans son cerveau. On fait notre musique naturellement, on joue ce qu’on aime.
On veut que ce soit la récréation quand on compose donc on fait ce qui vient naturellement au bout de nos doigts et de notre cerveau.
Comment s’est passée l’écriture de ce deuxième EP?
Elle s’est passée dans le bonheur. Des fois quand tu écris ça ne se passe pas bien du tout et là ce n’était pas du tout compliqué. Comme je le disais avant c’était hyper naturel et donc l’écriture était hyper agréable. On ne s’est jamais pris la tête une seule fois. C’était smooth et vraiment cool. Du moment que tu es dans cette ambiance il y a plein de portes qui s’ouvrent à toi et les idées coulent.
Speechless de Lady Gaga on en parle?
Pas du tout!
Quels sont vos plans pour 2017?
Jouer jouer jouer jouer, faire des lives. On aimerait encore sortir un EP. On va rester sur des formats d’EP.
Je trouve que faire un album est un peu prétentieux parce que que c’est encore un peu jeunot comme projet.