Notre boîte mail est pleine à craquer de projets qui ne demandent qu’à être découverts. Voici “Dans le radar”, la rubrique où l’on demande aux musiciens de se présenter à partir de questions simples. Aujourd’hui, c’est au tour de Brook Line de répondre au questionnaire du Bombardier. Inspiré par la nuit, le producteur rouennais qui nous avait déjà surpris avec son EP “Run Away” en 2018 nous gratifie d’un premier long-format en co-production avec Nicolas Lerille (Christine). Avec “Focus” il poursuit l’exploration nocturne, mélangeant avec tact et ambition différents pans de la musique électronique pour un résultat élégant et enchanteur.
Je m’appelle Brook Line parce que…
“Depeche Mode” était déjà pris… Alors un jour, j’ai trouvé une veste militaire, où était écrit “Brooklyn”. Je l’ai décomposé pour que ça sonne comme un nom-prénom et la notion de ligne cassée qui est sous-entendu (broke the line) me parlait dans le fait d’aller puiser de l’inspiration dans beaucoup de styles de musique différents et moi-même d’aller m’essayer à plusieurs univers.
Mon premier album est…
Focus.
Il est sorti le 19 février chez Mouton Noir Records. Il est composé de 9 morceaux formant ma vision de la nuit, sous toutes ses facettes. Les rêves, la création (les heures en studio que j’ai pu faire) et la fête. C’est le monde de la nuit qui m’a donné envie de faire de la musique, je trouvais ça logique que mon premier album parle de cela. C’est aussi la “mise au point”, le travail d’introspection que j’ai pu faire, face à mon avenir. Ce qui m’a permis d’accompagner certains moments de vie comme d’en explorer d’autres. J’espère qu’il fera le même effet à ceux qui l’écouteront !
Dans cet album, j’ai voulu mélanger plusieurs styles, plusieurs inspirations. Je le définis souvent comme de la musique électronique hybride sombre. On peut reconnaître de l’électro type french touch, de la bass music, de la techno, mais j’ai aussi été beaucoup inspiré par des musiques de films noirs et de science-fiction.
Si je ne devais choisir qu’un morceau pour en parler, ce serait…
“Focus”, le morceau qui porte le nom de l’album.
Ce morceau est un gros clin d’œil à mes premiers morceaux, comme “Paradoxe” ou “Arrival” mais il y a une sorte d’évolution, de déclic dans le morceau. C’est ce que j’ai essayé d’imager dans le clip qui l’accompagne. Le début du clip où la protagoniste est seule dans les rues de Rouen, est une référence au clip de “Paradoxe” et le fait qu’il y est de la danse est une autre référence, cette fois-ci à “Flavor”. Mais cette fois-ci avec Alex CRK, qui a co-réalisé l’univers visuel de l’album et des clips, on a essayé de rendre le tout bien différent et plus abouti. Oui, cet album, c’est l’album de la maturité ahah.
À mon prochain concert il faut s’attendre à…
Ce que ma musique et mon album fassent plus sens.
Je fais de la musique pour raconter des choses à travers mes morceaux, mais c’est sur scène que pour moi tout se concrétise. Quand j’écris un morceau, je me demande quelles images pourraient l’accompagner pour un clip et comment le morceau rendrait sur scène, pour des gens venus assister à un spectacle et danser.
L’album est sorti, le but c’est de le faire vivre au maximum, mais c’est aussi de s’adapter à la situation actuelle, comme de se préparer à l’après. Concrètement, ça fait plus d’un an que je n’ai pas fait de vrai concert, ça me manque terriblement, alors je vais tout faire pour retourner sur scène rapidement. En attendant, je réfléchis chaque jour au futur live que je veux faire. Quels morceaux sélectionner ? Quel décor pour habiller la scène ? Quelles machines utiliser ? Quelles lumières pour l’atmosphère ? J’ai déjà beaucoup de réponses que je vais bientôt mettre en pratique. J’espère vraiment surprendre mon public avec le nouveau live, que ça soit plus que des retrouvailles.
Mon souvenir le plus marquant en tant que musicien…
Quand j’étais ado, j’allais en club pour découvrir des artistes électro, techno, dubstep… Globalement de la musique qui tapait fort. Et j’aimais beaucoup partir dans le pogo. Mon souvenir le plus marquant, je pense que c’est le jour où je jouais au Ouest Park Festival du Havre et j’ai vu 1000 personnes partir totalement en vrille sur le dernier morceau que j’ai passé – “Audace” – et faire un immense pogo. Le fait d’arriver à faire vriller les gens, comme je l’aimais, ça fait un sacré shot d’adrénaline et d’émerveillement.
Si je n’étais pas musicien, je serais…
Réalisateur.
Depuis petit, je suis très sensible et passionné par le 7e art. Quand je fais des clips, j’exploite des choses chez moi qui sont vraiment différentes de celles exploitées en studio ou sur scène. Mais ça me plaît quasiment autant. Dans un film, un clip, une série ou un court-métrage, tu peux réunir énormément d’arts différents.
Mon disque de chevet, c’est…
Justice – Woman World Wide.
Justice a toujours été présent dans ma vie. Leur musique m’inspire beaucoup, je les ai vus un paquet de fois en concert. Je ne suis pas une groupie, mais pas loin. Ce disque c’est un beau condensé de plus de 10 ans de carrière et il est essentiel pour moi. Ma musique ne serait pas la même sans eux.
En ce moment j’écoute en boucle…
Le groupe Glauque, ça fait longtemps que j’avais écouté un groupe où tous les morceaux me parlent. Ils mélangent superbement bien l’électro et textes français. Vulgairement, c’est Fauve, mais avec plus de violence.
Mon rêve ultime, c’est…
De remonter sur scène demain.
Sinon c’est de créer une musique de film. Je ne sais pas si on me proposera ce type de projet un jour, mais ça me plairait tellement ! Au pire je ferais un film pour pouvoir réaliser ce rêve haha.
Focus est disponible ici via Mouton Noir Records.