Cet article Dans le radar #104 : Brook Line est apparu en premier sur Le Bombardier.
]]>“Depeche Mode” était déjà pris… Alors un jour, j’ai trouvé une veste militaire, où était écrit “Brooklyn”. Je l’ai décomposé pour que ça sonne comme un nom-prénom et la notion de ligne cassée qui est sous-entendu (broke the line) me parlait dans le fait d’aller puiser de l’inspiration dans beaucoup de styles de musique différents et moi-même d’aller m’essayer à plusieurs univers.
Focus.
Il est sorti le 19 février chez Mouton Noir Records. Il est composé de 9 morceaux formant ma vision de la nuit, sous toutes ses facettes. Les rêves, la création (les heures en studio que j’ai pu faire) et la fête. C’est le monde de la nuit qui m’a donné envie de faire de la musique, je trouvais ça logique que mon premier album parle de cela. C’est aussi la “mise au point”, le travail d’introspection que j’ai pu faire, face à mon avenir. Ce qui m’a permis d’accompagner certains moments de vie comme d’en explorer d’autres. J’espère qu’il fera le même effet à ceux qui l’écouteront !
Dans cet album, j’ai voulu mélanger plusieurs styles, plusieurs inspirations. Je le définis souvent comme de la musique électronique hybride sombre. On peut reconnaître de l’électro type french touch, de la bass music, de la techno, mais j’ai aussi été beaucoup inspiré par des musiques de films noirs et de science-fiction.
“Focus”, le morceau qui porte le nom de l’album.
Ce morceau est un gros clin d’œil à mes premiers morceaux, comme “Paradoxe” ou “Arrival” mais il y a une sorte d’évolution, de déclic dans le morceau. C’est ce que j’ai essayé d’imager dans le clip qui l’accompagne. Le début du clip où la protagoniste est seule dans les rues de Rouen, est une référence au clip de “Paradoxe” et le fait qu’il y est de la danse est une autre référence, cette fois-ci à “Flavor”. Mais cette fois-ci avec Alex CRK, qui a co-réalisé l’univers visuel de l’album et des clips, on a essayé de rendre le tout bien différent et plus abouti. Oui, cet album, c’est l’album de la maturité ahah.
Ce que ma musique et mon album fassent plus sens.
Je fais de la musique pour raconter des choses à travers mes morceaux, mais c’est sur scène que pour moi tout se concrétise. Quand j’écris un morceau, je me demande quelles images pourraient l’accompagner pour un clip et comment le morceau rendrait sur scène, pour des gens venus assister à un spectacle et danser.
L’album est sorti, le but c’est de le faire vivre au maximum, mais c’est aussi de s’adapter à la situation actuelle, comme de se préparer à l’après. Concrètement, ça fait plus d’un an que je n’ai pas fait de vrai concert, ça me manque terriblement, alors je vais tout faire pour retourner sur scène rapidement. En attendant, je réfléchis chaque jour au futur live que je veux faire. Quels morceaux sélectionner ? Quel décor pour habiller la scène ? Quelles machines utiliser ? Quelles lumières pour l’atmosphère ? J’ai déjà beaucoup de réponses que je vais bientôt mettre en pratique. J’espère vraiment surprendre mon public avec le nouveau live, que ça soit plus que des retrouvailles.
Quand j’étais ado, j’allais en club pour découvrir des artistes électro, techno, dubstep… Globalement de la musique qui tapait fort. Et j’aimais beaucoup partir dans le pogo. Mon souvenir le plus marquant, je pense que c’est le jour où je jouais au Ouest Park Festival du Havre et j’ai vu 1000 personnes partir totalement en vrille sur le dernier morceau que j’ai passé – “Audace” – et faire un immense pogo. Le fait d’arriver à faire vriller les gens, comme je l’aimais, ça fait un sacré shot d’adrénaline et d’émerveillement.
Réalisateur.
Depuis petit, je suis très sensible et passionné par le 7e art. Quand je fais des clips, j’exploite des choses chez moi qui sont vraiment différentes de celles exploitées en studio ou sur scène. Mais ça me plaît quasiment autant. Dans un film, un clip, une série ou un court-métrage, tu peux réunir énormément d’arts différents.
Justice – Woman World Wide.
Justice a toujours été présent dans ma vie. Leur musique m’inspire beaucoup, je les ai vus un paquet de fois en concert. Je ne suis pas une groupie, mais pas loin. Ce disque c’est un beau condensé de plus de 10 ans de carrière et il est essentiel pour moi. Ma musique ne serait pas la même sans eux.
Le groupe Glauque, ça fait longtemps que j’avais écouté un groupe où tous les morceaux me parlent. Ils mélangent superbement bien l’électro et textes français. Vulgairement, c’est Fauve, mais avec plus de violence.
De remonter sur scène demain.
Sinon c’est de créer une musique de film. Je ne sais pas si on me proposera ce type de projet un jour, mais ça me plairait tellement ! Au pire je ferais un film pour pouvoir réaliser ce rêve haha.
Focus est disponible ici via Mouton Noir Records.
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]]>Cet article Dans ton label #21 : October Tone est apparu en premier sur Le Bombardier.
]]>On se souvient même les avoir rencontrés dans l’ancien monde – à l’époque où l’on pouvait encore se claquer la bise – au festival Bars en Trans, à Rennes bien sûr : ils défendaient leurs poulains d’Amor Blitz, dont l’album “Ta jalousie est un drone” demeure un manifeste exhaustif du label strasbourgeois. Depuis, chaque sortie n’a été qu’une agréable surprise : de BBCC à l’univers excentrique et salvateur (à découvrir de suite), originairement Bang Bang Cock Cock – soit le meilleur nom de groupe au monde -, à Hermetic Delight, groupe formé avec quelques uns des membres du label, en passant par T/O, Fun Fun Funeral, Victime ou encore Pauwels.
Depuis bientôt 10 ans, October Tone sont de fervents défenseurs de groupes libres, qui ne se gênent absolument pas pour défoncer les barrières de genres ou les étiquettes un peu trop simplistes qu’on voudrait leur coller. Bien sûr, le rock dans ses déclinaisons les plus diverses est à l’honneur dans leur répertoire, mais on y trouve également de la pop, du punk et même de l’électronique. La preuve d’ailleurs avec La Houle qui vient de dévoiler “Toi (Ce Moi)”, le premier single poétique et acidulé de son nouvel album “La Chute”, à paraître cet automne.
Florence & Atef, coucou ça va ?
Atef est là depuis les débuts d’October Tone (2012) à l’heure où cela était un petit collectif de groupes (Hermetic Delight, Pauwels, 100%chevalier, Amor Blitz) qui se disaient que c’était quand même mieux de faire les choses ensemble entre copains parce que visiblement personne ne voulait les faire à leur place.
Et Florence, qui est arrivée fin 2014 mais qui avait eu un avant-goût avant de débarquer à Strasbourg dans la mesure où elle a sauté dans pas mal de vans en tournée… Puis qui a organisé des concerts, puis a commencé à s’intéresser à peu près à tout.
Il y a aussi du monde qui gravite autour du label pour faire tourner le schmilblick : Coralie, Samuel et Marjorie depuis quelques années maintenant, et Bob depuis le début comme Atef, ainsi que tous les bénévoles concerts (beaucoup) à qui on pense fort.
Hermetic Delight avait hésité à s’appeler October Tone au début. Ça a été recyclé en nom d’asso de groupe. Et puis comme c’était le seul à avoir une structure juridique au moment où le collectif s’est formé, c’est devenu le nom de l’ensemble. En toute simplicité.
On a écrit sur nous “qu’un de ces jours, leur bonté les perdra” (bisous Kiblind) et on pense sincèrement que derrière notre côté un peu sombre, ça nous déplait pas tant de vivre. Des ”Vampires Hippies” (paroles rapportées en festival, non contractuelles.)
Ce qu’on aime et défend, c’est une certaine émulation dans la scène qu’on s’est constituée (à Strasbourg mais pas que.) On est sensibles à la pureté des propositions artistiques plutôt qu’à une chapelle esthétique. On fait les choses avec les artistes plutôt que pour les artistes et on met un point d’honneur à respecter leur vision, leur rythme, leur scène. On milite pour sortir des albums qu’on souhaite durables ; on est pas trop fans de la course à la nouveauté à tout prix – sous peine de manquer le coche -, de ce qui se fait dans l’air du temps (même c’est ok d’aimer l’autotune.)
C’est dur :
BBCC – “Human Capital” :
Hermetic Delight – “Rockstarları” :
La dernière proposition compte double si les titres portent des noms d’animaux en raison de l’adoption en première lecture à l’Assemblée Nationale de la loi contre la maltraitance animale (c’est pas encore ça mais c’est un début) ?
Accou – “Lion” :
Partout Partout – “Dauphins” :
Ominous Signs de T/O, on n’hésite pas trop.
C’était le premier artiste arrivé sur le label qui ne faisait pas partie des groupes fondateurs, comme quoi c’est possible.
On a sorti son premier EP, il y eu une curiosité et un environnement propices autour de lui qui nous a fait nous lancer dans la production et la distribution de l’album qui a suivi… Trucs qu’on ne connaissait pas du tout et qui ont roulé au point de nous étonner.
On est heureux qu’un disque aussi fou, aussi fort ait reçu l’accueil qu’il méritait et d’avoir pu travailler avec des artistes tout aussi barrés (le clip d’”A Dog in the Sleeve” par Vinyl Williams en est un bon exemple)
Il n’y en a jamais eu. Soit on prend le temps de se poser et de réfléchir de là où on va et de comment on le fait (même si on sait d’avance qu’on sera très probablement à la bourre), soit on éteint 15 incendies en même temps…
Après, on se réunit minimum une fois toutes les semaines pour avancer collectivement sur les projets du label et une fois par mois pour parler de toutes les autres activités d’OT (concerts ahah, booking ahaha, résidence, fonctionnement, etc.) Sinon chacun travaille librement quand il veut, où il veut sur des rôles qui nous sont attribués et au-delà (souvent).
On s’est toujours sentis entre deux feux : on a des groupes très underground qui ne sont pas très chauds d’entendre parler du reste du monde et d’autres qui veulent prendre tout ce qu’il y a de bon à prendre partout. On comprend les deux points de vue et donc, de l’extérieur, on a tendance à ne pas trop savoir nous catégoriser : soit on se retrouve à être la baby-major des uns ou l’indé-bricolo des autres.
C’est pas toujours la marrade mais on essaie de voir le bon là-dedans : essayer de faire le pont entre ces clans sempiternellement opposés. On trouve dommage de mettre définitivement la musique indé (qui peut devenir – spoiler alert – le nouveau mainstream une fois vulgairement récupérée) dans un trou invisible sinon aux personnes qui la font vivre.
Le DIY a l’air d’être une bonne lessive “à l’ancienne” utilisée tous azimuts qui confère à tout produit ultra marketé ce beau halo de pureté… Au point où on n’ose plus utiliser le terme qui s’est usé, blêmi, vidé.
Je crois qu’on n’a juste pas le goût du business et les dents longues qui vont avec… Si le DIY est le nouveau nom cool de l’entreprenariat individuel sauvage qui te promet la liberté (sans libre arbitre) et le succès (sans garantie et surtout sans longue vue), va falloir renouveler le vocabulaire d’urgence.
On vous recommande d’ailleurs le très bon papier du Gospel sur ladite “uberisation du DIY”.
La première manière efficace est d’être invité à jouer chez nous via notre programmation de concert ou festival et de voir nos yeux clignoter….avec pas mal de groupes cela a commencé par ça, le live c’est important pour nous.
La seconde étant d’être des musiciens d’October Tone et de créer une sorte de groupe MEGAZORD. On a eu le cas avec Partout Partout (Pauwels + 100% chevalier), IPPON (avec un membre de T/O)…
Plus sérieusement, on fonctionne beaucoup à la rencontre et qui plus est aux affinités électives. On est tout à fait accessibles, c’est juste qu’on a besoin d’avoir des trucs à partager ensemble.
Sinon vous pouvez toujours nous écrire, on répond à toutes les propositions qui ne sont pas totalement à côté de la plaque, et puis c’est une bonne façon de faire connaître votre projet… Mais on doit avouer que le démarchage en mode VRP, c’est peu concluant avec nous.
Donc est-ce qu’on accepte les pots-de-vin ? Faut demander à Simon de La Houle avec qui on a descendu beaucoup de bulles lors de notre rencontre aux Bars en Trans (sauf que c’est même pas lui qui les a payées.)
Atef : Un type qui bosse dans le département innovation d’une major internationale m’a raconté un truc terrifiant, lors d’une after du concert de Crocodiles à Londres (avec qui je joue quand ils sont de passage en Europe et Asie), que le futur de la musique serait “fanless”, en d’autres termes que les fans ne seront plus nécessaires à la carrière d’un artiste. Et qu’en gros, les algorithmes allaient supplanter la curation… Je pense qu’il a raison dans le sens où ces baleines de l’industrie consacrent leur temps et leur énergie à œuvrer dans ce sens. Mais surtout, je pense que plus que jamais, prêter son attention et soutenir un artiste sera un acte résistant et ça, ce n’est pas pour me déplaire.
Flo : Je suis récemment passée à une plateforme de streaming qui rémunère mieux les artistes qui a un meilleur son mais qui a un algorithme tout nul…et je lui rends grâce. Pour le coup je fais la démarche active d’aller découvrir de nouveaux groupes, de LIRE des critiques. Je rejoins Atef sur le fait qu’on risque de perdre de vue pourquoi et comment on écoute la musique qu’on écoute… Je crois beaucoup à la continuation du développement de niches musicales, de labels qui tenteraient avec humanité de casser le game.
Alors puisqu’on ne peut qu’en mettre qu’un (on ne va pas abuser, on a déjà cramé un joker), on va aller au plus récent…
On est obsédés dernièrement par le dernier Oneohtrix Point Never (intitulé Magic Oneohtrix Point Never)… Le son, les clips (“Lost but Never Alone“), l’univers graphique… Tout y est. Faut dire, WARP généralement, c’est pas dégueulasse !
Ça peut paraître surprenant car on nous associe souvent à une vague “rock” pour le dire vite mais on aime et on sort aussi des artistes dans une veine plus “électronique” (Accou, S T Ø J, KEVIN DIESEL, ou même BBCC et Pauwels qui s’y met)
On en a deux qui se chevauchent : G H S T de KEVIN DIESEL, le premier EP électro expé de Florian Borojevic (100%Chevalier, Partout Partout mais aussi l’un des fondateurs d’October Tone) qui nous tient particulièrement à cœur et qui sortira en mars. Puis La Chute, album de La Houle, notre “Daniel Darc qui rencontre Marc Seberg” à nous qu’on commence à dévoiler à partir de février mais qui sortira la rentrée prochaine.
Retrouvez tout l’univers d’October Tone ici.
La Chute de La Houle paraîtra à l’automne prochain via October Tone et Music from The Masses.
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]]>Cet article Retiens la nuit #4 : Chevalrex est apparu en premier sur Le Bombardier.
]]>Pour témoigner ensemble d’un temps qui n’est plus vraiment, où l’on pouvait sortir le soir, aller à des concerts, rencontrer des gens et bien d’autres choses encore, pour se rappeler des plaisirs que nous procurent ces événements, ces lieux, ces personnes, on a demandé à plusieurs artistes et différents acteurs du milieu musical de nous raconter leurs souvenirs de concerts. Les meilleurs comme les pires, vécus en tant que musiciens ou spectateurs, pour se remémorer l’importance primordiale de ces moments de vie culturelle et sociale. Comme un recueil où chacun pourra y laisser son mot dans l’attente et l’espoir qu’un jour proche, on puisse retrouver ce qui nous anime le plus.
Aujourd’hui, c’est au tour de Chevalrex, alias Rémy Poncet, de partager son témoignage. Pendant que le monde s’écroule avec nos certitudes, l’auteur originaire de la Drôme (salut Gontard-sur-Misère) nous propose avec son bien nommé quatrième et nouvel album “Providence”, un moment suspendu à l’abri des déconvenues. Pierre angulaire de son œuvre depuis la parution de son premier album en 2013, ses textes élégants où il y est question de libération de soi ont été façonné dans la tranquillité des vagues de l’île de La Désirade en Guadeloupe, flottant sur des mélodies enveloppantes et solaires. La plupart des morceaux qui composent ce court album au demeurant (35 minutes) sont de véritables chansons dans leur signification la plus noble : “Providence” bien sûr, mais aussi “Tant de fois”, “Ophélie suite”, “La Tombe de Jim” ou encore “Une rose est une rose” en duo avec Thousand.
C’est avec une certaine curiosité que nous lui avons demandé de nous rapporter ses souvenirs de concerts. Pour cet exercice, Chevalrex est remonté au temps précieux de ses tournées dans un texte emprunt de nostalgie, narrant les routes sillonnées et les kilomètres engloutis à destination d’un public désireux de l’écouter et de le découvrir.
En débutant la musique dans ma chambre d’adolescent, je pensais qu’écrire et enregistrer des chansons seraient une source suffisante de satisfactions, que les concerts pouvaient attendre mais petit à petit, avec les années, cette idée a commencé à sérieusement se fissurer et assez vite, il n’a plus été question d’attendre .
J’étais très heureux en février 2006 au moment de charger la camionnette pour aller avec mes amis musiciens donner une série de concerts en Belgique. Je repense au vieil homme chauve en costume blanc venu twister sur scène avec nous au milieu du concert à Mouscron, à ce sentiment de surprise et d’extrême plaisir mélangés que ça m’avait procuré. Sur le chemin du retour, la France des aires d’autoroute semblait déjà éternelle. Des années plus tard, en rentrant d’un concert de Cate Le Bon, je suis tombé sur les discographies complètes de Suicide et Alan Vega à prix cassés entre les rayons de spécialités régionales, les barres chocolatées et les almanachs d’une aire des alentours de Feyzin. Il était 2h du matin, nous nous arrêtions pour faire une pause et acheter des chips, tout était à sa place. Je repense aussi à l’un des premiers concerts auquel j’ai assisté, Dominique A en 1999 devant un public clairsemé. C’était dans la banlieue de Romans et le concert débuta par le son magique de boîte à rythme qui ouvre sa chanson « Sous la neige ». Le concert fut magnifique de bout en bout et c’était un sérieux signal envoyé à mes considérations sur les concerts. Je revois aussi Chilly Gonzales chantant “I have an extra testicule” sur un boogie bizarre dont il a le secret en 2002 à Grenoble ou encore Jonathan Richman qui écourte son set à Marseille pour courir prendre son train après avoir chanté “I was dancing in a lesbian bar” a capella.
J’adore ces chanteurs/musiciens sur disque, ils n’avaient pas besoin que je les aime davantage mais ces concerts m’ont laissé des traces et je les aime aujourd’hui davantage. Dominique A, j’ai d’ailleurs eu la chance de le retrouver plus tard. L’un des derniers concerts où nous étions sur la même affiche, je me revois après mon set dans le gymnase désert attenant à la salle de concert. Une assiette, sur la grande table où tout le monde a déjà mangé, m’attend. De l’autre côté du mur, Dominique chante seul en scène devant une salle comble tout à fait conquise. J’entends ses chansons défiler comme dans un rêve, noyées dans la réverbération, complètement déformées par le volume démesuré des lieux, des couloirs vides… Je bois mon verre de vin, déguste mon hachis parmentier dans un calme absolu. C’était un beau concert.
Aujourd’hui, je me dis que finalement, ce qui me manque le plus, c’est peut-être précisément tout ce qui entoure les concerts, les creux, les flottements, les parties de ping-pong dans le jardin du gîte qui nous accueille, les baby-foot endiablés à la gare en attendant un train… Je repense à la voiture de location que j’ai récupéré à Vannes pour une petite tournée solo de plusieurs jours en Bretagne. Le souvenir très précis de m’être senti parfaitement heureux à rouler et me balader pendant quelques jours pour jouer les soirs devant un public qui découvrait mes chansons. Je repense aussi aux moments après les concerts derrière la table de merchandising, aux selfies faits avec des hommes et des femmes, bras dessus bras dessous, aux dédicaces écrites au feutre sur les pochettes, aux personnes qui conservent les stickers dans les albums après avoir enlevé le plastique de protection. Je repense aussi à la conversation avec ce quarantenaire qui aurait bien aimé entendre ma chanson “Claire” pendant le set plutôt que des chansons moins douces, à l’enthousiasme d’un autre qui ne pensait pas qu’en concert les chansons puissent avoir autant d’intensité, à ce festival en plein air où nous jouions un set intimiste en duo un samedi soir à 23h, il avait fallu être plus festif que prévu, j’avais improvisé et tout ça avait fini en dansant dans la fosse.
Lorsque que je ne suis pas seul sur scène et que l’on tourne en groupe, j’aime par dessus tout les visages fatigués des musiciens le matin, quand la nuit a été courte, avant de reprendre la route. Il arrive qu’on passe en chercher un très tôt là où on l’a laissé la veille. J’adore les discussions sur les meilleurs catering de France, les salles où on reçoit le mieux les musiciens, les meilleurs restaurants qui se trouvent sur notre trajet, ou encore les éternelles questions du matériel qu’on laisse ou non dans le coffre du van pour la nuit. Chacun négociant avec lui-même ce qui est essentiel ou ne l’est pas. J’aime les chambres doubles dans les hôtels Formule 1, j’aime les portes des chambres qui s’ouvrent avec des cartes magnétiques. J’aime que “Chevalrex” soit le nom qu’on donne à l’accueil pour la réservation. À la question “c’est vous Chevalrex ?”, je réponds toujours avec le même plaisir “oui, c’est moi” ou “oui, c’est nous”.
J’ai mis des années à prendre la mesure de toutes ces choses, en saisir leur valeur. Aujourd’hui, je me prépare mentalement à courir à nouveau après tout ça dès cet hiver. J’espère que les conditions le permettront.
Son nouvel album Providence est disponible ici via Vietnam.
Il sera en concert – on ose y croire – le 15 avril au Café de la Danse (event).
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]]>Cet article Dans le radar #103 : José est apparu en premier sur Le Bombardier.
]]>A la base je voulais appeler le projet REIS, c’est le nom de famille de ma grand-mère paternelle. J’ai d’ailleurs rajouté ce nom dans mon nom complet de compositeur José Reis Fontao, qui s’est finalement transformé en José R. Fontao. Un beau bordel tout ça non? Puis je me suis dit, quoi de mieux finalement que d’appeler le projet José pour symboliser un 1er album solo !
José, c’est le prénom avec lequel je me suis construit dans la vie. De gamin à aujourd’hui. De la France au Portugal. Du Portugal à la France. J’ai tout mis dans cet album. Tout ce qui me plait en compo. Il y a de l’électro, du portugais, de l’anglais, de la folk, de l’expérimental, etc. C’est tout moi de faire ça : “C’est José quoi!” dixit un pote anonyme.
Sorti ! Enfin ! Après 3-4 ans de taf. J’ai mis du temps à me dire “allez go maintenant t’as suffisamment de chansons qui prennent la poussière dans ton disque dur, faut sortir les sons à présent”.
“Dada”, le track qui parle de ma grand mère. Mes souvenirs d’enfance. Je suis très fier de tous les tracks de l’album mais celui-ci à une saveur particulière. Car souvent quand je compose je cherche à naviguer dans les limbes de la nostalgie, la Saudade comme on dit en portugais. Et je pense y être parvenu sur ce track. Mais ce n’est pas le seul dans l’album hehe
Verser sa larme en dansant.
Quand j’ai trouvé la melo voix guitare de “Tender” (Stuck In The Sound) dans ma chambre, à 4h du mat, la clope au bec sur le lit, j’écoutais un track de Craig Armstrong et je me suis dit à ce moment là : tiens pourquoi pas mettre mon capo à la 7ème case de ma guitare et je vais essayer de chanter en faisant comme si j’étais un violon, un orchestre symphonique.
Vigneron. Je le serai un jour.
Pursuit de Stuck In The Sound.
Haha oui je sais c’est un de mes disques. Mais j’en suis tellement fier ! Je l’écoute toujours.
Khruangbin.
Voir un ovni.
Son premier EP Dada est disponible ici via Upton Park.
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]]>Cet article Dans ton casque #11 : Fun Club est apparu en premier sur Le Bombardier.
]]>De leur genèse d’agence de promotion, les deux intéressés évoquent des appels et des tournois de Mario Kart lors du premier confinement, ainsi que la découverte d’une vision partagée “de la musique indé” et d’un amour commun pour les GIFs de chiens (si seulement vous saviez). Comme ils le font depuis longtemps respectivement de leur côté, Fun Club est une nouvelle façon pour eux de valoriser des artistes et projets qui n’ont pas toujours voix au chapitre dans des médias/évènements/labels plus traditionnels. C’est avec des groupes comme Sinaïve et Amazone qu’ils ont embrayé sur leurs premières missions à la rentrée dernière et notre petit doigt nous chuchotte qu’ils préparent du lourd pour l’année à venir.
Depuis le temps qu’on collabore avec ces gaillards, et parce qu’ils font partie de ceux qui nous ont aidé à surmonter cette année par leur bonne humeur et leurs conversations, on a leur a demandé une playlist de leurs écoutes actuelles. Non sans surprise, on retrouve Freak Heat Waves, Danse Avec Les Shlags et Grouper d’un côté du tableau pour ses ondes neurasthénico-positives et de l’autre, Fantastic Mister Zguy en featuring avec TH Da Freak et MNNQNS & Bryan’s Magic Tears pour les compositions cinglantes et Frank Sinatra pour l’esprit de Noël : un bon panorama de l’esprit Fun Club en somme.
RÉMI :
Marie Davidson & L’Œil Nu – “Renegade Breakdown” :
Si Marie a dit “Adieu au Dancefloor“, elle n’a pas pour autant arrêté de nous faire danser. Avec “Renegade Breakdown”, extrait de son dernier album composé avec L’Œil Nu (Pierre Guerineau d’Essaie Pas et Asaël R. Robitaille de Bataille Solaire), elle nous balance un petit tube magnétique. Ça va dans tous les sens mais avec tellement d’élégance… “You want a weapon of mass distraction, I’ll give you a demonstration”.
Freak Heat Waves – “I’m Zapped” :
Contrairement à cette année sans fin, Freak Heat Waves sublime encore et toujours la lenteur. Électronique d’un autre monde, groovy et hypnotique… une virée, le frein à main au plancher, sous un soleil de plomb.
Lithics – “Hands” :
Depuis leur premier EP, en 2015, le groupe de Portland n’a jamais relâché la tension / l’attention. Des mélodies toujours sur la corde, des directions improbables, des guitares discordantes… en résumé : amour et (in)discipline.
Danse Avec Les Shlags – “C25” :
Road-trip sous auto-tune, nostalgie synthétique… pour moi c’est un peu la version enfumée 2.0.2.0 du tube de mon enfance “vive les vacances”. C’est beau et ça s’écoute en boucle.
Grouper – “Headache” :
Une playlist sans Grouper… impossible ! La meilleure trame sonore de fin soirée/ du monde.
TOM :
Fantastic Mr Zguy & Th Da Freak – “I Want You In My Bed” :
J’ai découvert Fantastic Mr Zguy à l’occasion de cette collab’ avec Th Da Freak. Je ne connaissais pas du tout, alors que le gus est super productif. Ça rappelle un peu DeMarco ou Juan Wauters, super frais et plein de petites pépites pop radieuses.
Frank Sinatra – “Let It Snow” :
Celle-là s’écoute en décorant le Sapin ! Ma mère a un CD best-of Noël de Sinatra qu’on écoute chaque année pendant les fêtes depuis que je suis gamin, c’est un peu ma BO de Noël.
Kiwi Jr – “Cooler Returns” :
Je ne suis pas des masses l’actu des sorties en ce moment pour être honnête, mais je suis tombé sur ce nouveau single de Kiwi Jr, dont j’avais bien aimé le premier album, indie rock jangly super efficace, hâte d’écouter la suite !
MNNQNS X Bryan’s Magic Tears – “Goodbye” :
Une collab’ de deux groupes français que j’apprécie, la track fonctionne super bien. C’est cool que les groupes trouvent des solutions pour faire des choses ensemble en l’absence de concerts, surtout quand ça donne de chouettes morceaux !
Capital Steez – “Vibe Ratings” :
Bon c’est pas de la nouveauté, le morceau a 8 ans, mais j’ai découvert Capital Steez il y a peu de temps. Super flow et des instrus très classes ! Il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent malheureusement, comme le mec est mort très jeune, essentiellement une mixtape datant de 2012, AmeriKKKan Korruption.
Cet article Dans ton casque #11 : Fun Club est apparu en premier sur Le Bombardier.
]]>Cet article Dans le radar #102 : Charlotte Fever est apparu en premier sur Le Bombardier.
]]>Lorsqu’on a composé ce qui allait être notre tout premier morceau, notre bonne amie Charlotte était présente et avait une petite fièvre due à une sinusite récalcitrante. Ce qui était initialement le titre de ce single et surtout une blague entre nous est resté pour la postérité ! Au final ça représente bien ce qu’on est : Charlotte est désormais essentielle à l’évolution du groupe (elle est depuis devenue notre manager) et comme la thématique de la femme était de toutes façons centrale pour notre premier EP, cela faisait sens d’avoir un nom féminin. Le Fever, c’est évidemment pour la fièvre du samedi soir, la fête et le disco !
Le fruit d’une collaboration incroyable entre plusieurs artistes de différents horizons. On en a rêvé longtemps avant de parvenir à concrétiser toutes nos envies ! On ne vous propose pas seulement un paysage sonore mais un vrai voyage entre les nouvelles érotiques de l’autrice Lucie Brémeault et les illustrations d’Anna Wanda Gogusey, Victoria Roussel, Léa Chassagne et Adeline Schöne. Les cinq chansons de cet EP seront accompagnées de cinq nouvelles érotiques, elles-mêmes illustrées. C’est une véritable ode à la sensualité et au sexe, en toute élégance (et en toute modestie haha)
“Divine” pour le sexe torride, “Ci Sono Meduse” pour la romance intense, “La Fille du Ciel” pour le fantasme, “JTM” pour la légèreté des amours de vacances et “Le Bal de Minuit” pour la passion et l’interdit. Oups… on avait dit un morceau ? Impossible de choisir, cet EP est un tout : il parle des différentes facettes de l’amour et clairement cela ne peut pas se réduire à un seul morceau. Comme le dit si bien Alfred, on ne badine pas avec l’amour.
Une promenade sur une plage idyllique où les maillots de bain sont optionnels et où l’on risque de croiser une méduse en mal d’amour. En sortant la tête de l’eau, prenez garde : une dangereuse naïade vous observe au loin, depuis une jungle tropicale. Mais pas de panique, on sera à vos côtés pour rythmer cette épopée a grands coups de marimbas, de petits pas de danse endiablés et de refrains entêtants.
Vraiment sans hésiter, c’était pendant notre tournée en Corée du Sud. On a joué en clôture d’un festival où nous devions clore la soirée, juste avant que le dancefloor ne se transforme en discothèque. On était un peu stressés parce qu’on nous avait loooonguement répété qu’il allait falloir envoyer du bois pour chauffer la salle. Ce qu’on ne savait pas c’est que la programmation était en fait 100% hard rock / métal (enfin, 90% du coup vu qu’on était au milieu de tout ça) et que cela faisait déjà plusieurs heures que l’alcool coulait à flot au bar. On se revoit encore monter sur scène et faire face à cette foule de métalleux passablement ivres, pogotant inlassablement sur le dernier morceau du groupe nous précédant. On a eu un gros moment de solitude pendant qu’on s’installait sur scène avec nos tenues à paillettes et notre petite pop française. Résultat des courses : on n’a jamais eu un public aussi fou, non seulement les gens se sont directement ambiancés sur nos morceaux mais l’énergie émanant de la fosse était folle ! Ça a vraiment débloqué quelque chose chez nous, on s’est enflammés comme on n’aurait jamais osé le faire dans un autre contexte et c’est devenu l’un de nos plus beaux souvenirs en termes de ressenti sur scène.
Certainement autre chose, ça c’est sûr, mais ça serait assurément moins amusant. Alexandre serait probablement cuisinier dans un restaurant italien haut de gamme, c’est sa passion secrète !
Pas facile de trancher, en revanche niveau vidéo de chevet on sait ce que c’est ! Pour s’endormir, Alexandre regarde TOUS LES SOIRS un petit monsieur à grosse moustache… hyper calé en gastronomie italienne. Actuellement le principal sujet d’étude est une version revisitée des pâtes à l’ail et, même si cela peut sembler très simple à faire dit comme ça, bien fait (ie. en respectant les règles de la tradition napolitaine) c’est une véritable pépite gastronomique.
“Tes états d’âme Eric” de Luna Parker. On aime le son des synthés 80s, la mélodie super entraînante et ces paroles si bien écrites qui nous font toujours beaucoup rire.
Par principe on s’applique aussi à écouter régulièrement “My Sweet Lord” de George Harrison, particulièrement quand on court : ça donne une force incroyable ! Et puis ça donne la sensation que plein de gens nous acclament dans la rue, difficile de ne pas être à fond !
De réussir à continuer à vivre autant de supers moments. Certes on n’en vit pas encore, mais ce groupe nous permet déjà de vivre des aventures créatives et humaines folles. Sur ce plan on est vraiment comblés ! Ça nous pousse à aller plus loin, à composer de nouveaux morceaux pour vous faire rire, danser et voyager. La musique, c’est pour vous mais aussi pour nous. Charlotte Fever c’est une grande histoire d’amitié et se dire que tous les jours on va pouvoir continuer à se retrouver dans notre bulle entre copains pour travailler sur des projets qui nous font tous les deux rêver, c’est fou quand on y pense.
Leur nouvel EP Erotico sortira le 14 février.
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]]>Pour témoigner ensemble d’un temps qui n’est plus vraiment, où l’on pouvait sortir le soir, aller à des concerts, rencontrer des gens et bien d’autres choses encore, pour se rappeler des plaisirs que nous procurent ces événements, ces lieux, ces personnes, on a demandé à plusieurs artistes et différents acteurs du milieu musical de nous raconter leurs souvenirs de concerts. Les meilleurs comme les pires, vécus en tant que musiciens ou spectateurs, pour se remémorer l’importance primordiale de ces moments de vie culturelle et sociale. Comme un recueil où chacun pourra y laisser son mot dans l’attente et l’espoir qu’un jour proche, on puisse retrouver ce qui nous anime le plus.
Aujourd’hui, c’est au tour The Supermen Lovers, alias Guillaume Atlan, de partager son témoignage. Pour celles et ceux qui auraient la mémoire courte, il faut remonter à 2001, année où son single “Starlight” déchaîne les passions. Si le morceau a grandement participé à la démocratisation de la musique dite électronique en France et au-delà de nos frontières, il a aussi probablement contribué à l’élan créatif du producteur à en croire sa discographie plus qu’étoffée. Ces dernières années, on a pu le croiser au détour de quelques scènes parisiennes et c’est d’ailleurs de ces concerts qu’il a choisi de parler. Et il a bien eu raison : pour avoir assisté à celui de la Machine du Moulin Rouge, on avait rarement vu une foule aussi heureuse de danser et chanter à l’unisson.
Il y a quelques jours, c’est son nouveau single “Pigeon” qui a enthousiasmé nos oreilles, titre issu de son quatrième album à paraître l’an prochain, “Body Double”. Avec son clip réalisé par Maxime Baudin qui suit un homme d’affaires poursuivi par des pigeons, les images accompagnent un gimmick aussi fédérateur qu’emballant.
J’ai deux souvenirs de concerts où j ai failli me mettre à pleurer à la fin. Ils sont tout deux très similaires. Mais le plus fort reste le plus récent.
Vous pourriez penser que je vais parler de concert de l’époque “Starlight”. Mais non. Bien qu’entre 2001 et 2003 le public était vraiment plus dense, qu’il m’arrivait même de ne pas apercevoir la fin de la foule, mes 2 meilleurs souvenirs furent au Badaboum en 2015, pour un concert où j’étais seul à l’affiche, et à la Machine du Moulin Rouge en octobre 2019 dans le cadre du MaMa festival.
Pour le Badaboum, J’étais très surpris de voir la salle remplie, non pas par des quarantenaires venus se rappeler leurs années fac, mais par une nouvelle génération de 20 – 30 ans. Le concert est un succès.
Pour la Machine du Moulin Rouge, je me disais que le public était venu pour plusieurs artistes dans le cadre du Mama Festival. J’allais donc devoir convaincre des gens fans de d’autres artistes.
Contrairement au live du Badaboum, où je mêlais machines, séquences et véritables instruments (Thomas Naïm à la Guitare et Gilles Wolf au saxophone), celui de La Machine était essentiellement composé de machines et de synthés, pads électroniques. Pierre Baslé, qui m’accompagnait sur ce gig, gérait les séquences lorsque je jouais du keyboard/synthé/vocoder et jouait les parties “percus” sur le pad, m’aida à monter le set up sur la scène en fin d’après midi. La scène était parfaite et le soundcheck s’est bien passé.
Après un diner avec l’équipe du label La Tebwa (coproducteur et coéditeur avec mon label Word Up Records des disques de The Supermen Lovers), un groupe de journalistes et quelques amis, nous nous dirigeâmes vers la Machine du Moulin Rouge. Lorsque nous entrâmes je fus ravi de voir de vieux amis en pleine performance sur la scène : La Caution. En 2001, les deux frères de La Caution avaient fait un remix terrible de “Starlight”, qui pour je ne sais quelle obscure raison n’a pas pu sortir officiellement.
L’ambiance en backstage était détendue et de tout horizon musical, de Sara Zinger à Grégoire.
On vient me chercher pour me dire que tout est prêt sur la scène et qu’il ne manque que moi. Je monte avec Pierre, on se trouve face à un public dispersé qui n’applaudit quasiment pas. Quelques “ouaiiiiis” ou “allez papa”. J’allais devoir faire mes preuves comme au premier jour. Bah ok… je vais vous mettre à genoux. Voilà ce que j’ai pensé.
Petit à petit et au bout de 10 minutes la salle est pleine à craquer et commence à crier sévèrement. Je n’ai aucune idée d’où viennent tous ces gens. Peut être ils se cachaient derrière le bar.. ? C’est bon je les tiens. Je vais pas vous lâcher mes cocos.
Une heure et quart de plaisir intense qui ne faisait qu’augmenter car plus nous jouons, plus la foule devenait hystérique. C’est la première fois que j’entendais des gens hurler à ce point pour ma musique. Et plus ça hurlait, plus je voulais jouer, jouer et partager !! J’avais tellement de choses à leur dire, et je pouvais le crier avec puissance et une jouissance extrême. Dès que je prenais un clavier ou un synthé, le public était à 100% avec moi. Je me souviens d’avoir fait le final sur “The Bridge” (sorti en 2003 sur le Fantasia Disco EP). J’ai failli casser le Nord Stage sur lequel je tapais un solo complètement barré !
Et c’est la fin. Ca hurle dans tous les sens. Je dois toucher les mains de gens qui me supplient presque de répondre à leur “give me five”. Ca envoie du “merci” avec tellement de cœur et d’amour que je sens que je vais chialer. La petite larme, personne ne l’a vue, pas même Pierre, mon partenaire dans ce live complètement fou, ni même Romain, mon agent. Je l’ai gardé discrètement pour moi.
J’étais tellement heureux.
Son nouveau single “Pigeon” est disponible ici. Nouvel album Body Double à paraître en 2021.
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]]>Alexin : C’est la contraction d’une chanson qui s’appelle “The Horror Sees” mais avec deux O et deux E parce qu’on est smart et qu’on pense au référencement web.
Alexin : A venir dans le futur, il est prêt et j’espère qu’il vous plaira, en tout cas il plait à mon père.
Zoé : Le premier enregistrement que l’on a fait tous les quatre.
Nicolas : Enregistré à Aubervilliers dans un open-space, moquette grise.
Alexin : Aucune idée c’est pour ça qu’il y en à dix.
Zoé : Je dirais “Pitfall”, qui est le premier morceau que l’on avait sorti, et qui était une démo enregistrée par Alex dans sa chambre. On l’a réenregistrée en studio donc je le vois un peu comme une continuité de ce qu’on fait depuis le début mais dans une version plus intermittent du spectacle, comme le reste de l’album.
Nicolas : “Give It Up” car c’est le morceau le plus rapide et personnellement j’adore la vitesse.
Alexin : Du rire, de la chaleur humaine, des petites larmes d’émotion et des VIPs.
Thomas : Je dirais que cela dépend du cadre spatio-temporel.
Zoé : Etre masqué.
Nicolas : Etre au lit à 22h avec un acouphène avec un peu de chance.
Alexin : Le premier RSA qui tombe.
Thomas : Ma réalisation du solo de Eddie Van Halen (RIP) sur “Beat it” devant tout mon collège.
Zoé : Le fait de jouer à New YOrl pour le New Colossus Festival, même si la ville était déserte à cause du Covid, c’était une belle expérience.
Nicolas : Jouer devant deux personnes dans une ville belge de taille moyenne un mardi soir de février 2020 était assez marquant. L’accueil du lieu compensait néanmoins très largement ce terrible flop.
Alexin : Agent immobilier.
Thomas : Pilote d’engins volants.
Zoé : Dans la startup nation.
Nicolas : Cuisinier professionnel.
Alexin : Perso je suis plus documentaires animaliers, je dirais donc La Marche de l’Empereur, un basique toujours efficace.
Thomas : J’ai une playlist sur Spotify :/
Zoé : The Year of Hibernation de Youth Lagoon, l’album que j’ai probablement le plus écouté dans ma vie
Nicolas : Je recommande “Rosa Morena” de João Gilberto pour un sommeil réparateur.
Alexin : Sparky’s Dream de Teenage Fanclub.
Thomas : Bill Wurtz.
Zoé : L’album éponyme de Dream, Ivory.
Nicolas : Somersault de Beach Fossils.
Alexin : Moi c’est de m’étendre sur la plage avec une colonie de phoque gris.
Thomas : Me débarrasser des disques de mon groupe de jazz fusion qui remplissent mes placards.
Zoé : Savoir slaper comme Flea ou Sizinsta.
Nicolas : Phil Collins qui s’agenouille pour me tendre ses baguettes et son casque-micro et me disant gravement : “poursuis mon oeuvre”.
Leur nouveau single “Videogames” est disponible ici.
Leur premier album sortira le 19 février via In Silico, Howlin Banana et Kanine Records.
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]]>J’en ai rêvé un soir en sortant d’un concert d’Infinite Bisous (que j’adore).
Je me suis réveillée en me disant que c’était génial
Une façon cool de faire connaissance ?
“L’eau municipale”. Sur ce morceau, j’ai collaboré avec l’immense Michelle Blades. C’était un plaisir et un honneur de travailler avec elle. Clairement une expérience qui m’a marquée pour très très longtemps.
Beaucoup de sueur j’imagine et puis aussi beaucoup de plaisir, ça nous manque tellement !!
On a joué à la Gaîté Lyrique l’année dernière et ça reste un souvenir assez fou pour moi. J’ai vu tellement de gens que j’adore sur cette scène…
C’est une très bonne question et j’hésite beaucoup figurez-vous. Quand j’étais petite, je voulais être psychiatre ou travailler dans les livres. Et puis finalement, je me dis que j’aurais pu travailler avec les chats parce que je les trouve mignons (surtout le mien). Donc peut-être psy pour chat dans une librairie ?
J’en ai TELLEMENT. Mais il y en a qui reviennent toujours, comme un petit triple best-of de William Sheller par exemple ?
Girl in Red. Je l’aime trop.
Ecrire un morceau avec Harry Styles et Kristen Stewart. Dans le clip on sera des vampires qui mangent des pastèques. (En vrai trop bon concept)
Son nouveau single “Pharaon” est disponible ici.
Son premier EP Chansons grunge sortira le 19 février.
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]]>On ne peut pas vraiment définir ou étiqueter notre propre musique, donc on a pris un nom vraiment général. L’autre raison, c’est qu’on est obsédées par le Second Grand Quintet de Miles Davis. Avec cette formation, il a composé Miles In The Sky (1968). Pour nous, et nous ne sommes pas les seuls à le penser, c’est clairement un moment charnière du jazz et de la musique. Un des morceaux de cet album s’appelle “Stuff”. C’est aussi une référence aux drogues, mais ce n’est pas notre approche !
T(h)reats.
“Cumulus”.
Beaucoup d’excitation, parce qu’on pourra enfin rejouer ensemble et avec de nouveaux morceaux après le Covid. Ca va être à la fois assez punk et émotionnellement renversant.
Nos premières années de résidence dans un club à Gand. On a commencé là-bas, succédant aux DJs au milieu de la nuit avec notre groupe live en incorporant nos compositions et des classiques de danse dans notre set. C’était, et ce sera toujours l’ADN de notre groupe.
En autre souvenir, l’attention rapide et crescendo que nous avons reçue à la sortie de notre premier album et toutes les chances que nous avons eues de jouer dans de plus grands festivals et de jouer pour un large éventail de mélomanes; sur des festivals de jazz européens renommés, festivals alternatifs, des clubs et d’autres événements plus spécialisés en musiques électroniques.
Perdus. Notre bassiste Dries fabriquerait probablement des vélos, notre joueur de sax et d’instrument électronique à vent Andrew serait un très bon chaman et notre batteur Lander serait un prof de break-dance. Joris aux claviers ferait des ateliers de réparation de synthés et Mixmonter Menno aux platines… serait un très gentil et trop généreux barman !
The Elements de Joe Henderson et Alice Coltrane.
Faire des concerts. ça serait tellement bien de rejouer ! On n’a pas besoin de plus.
Leur nouveau single “Cumulus” est disponible ici.
Leur nouvel album T(h)reats sortira en mars prochain via Sdban Records.
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